Vous êtes sans doute déjà tombé sur les mobiles d’Alex Palenski, car celui-ci a « fait sa réclame » auprès de tous les blogs déco, et comme ses créations sont réussies et que les mobiles sont toujours dans l’air du temps, il a fait le tour de la blogosphère. Mais je ne vais pas me contenter de vous montrer quelques photos de son travail, je l’ai soumis à un questionnaire, jeu auquel il s’est gentiment prêté.
Alors si vous voulez en savoir plus, lisez la suite, c’est très intéressant : un mobile peut en cacher un autre.
Bonjour, qui est Alex Palenski ?
Bonjour Clémence. J’ai 34 ans, je vis entre Paris et la Normandie. J’ai grandi dans une famille d’artistes, avec une mère peintre et un grand-père designer qui a eu une très grande influence sur moi.
Comment en êtes-vous arrivé à concevoir des mobiles ?
J’ai toujours été attiré par le mouvement dans la sculpture. J’ai créé mon premier mobile en 1998, avec du verre et des miroirs, des tiges de cuivre et du fil de pêche. J’ai ensuite fait d’autres choses, et c’est en 2009, suite à l’exposition Calder à Beaubourg, que j’ai senti l’envie de m’y remettre, cette fois en travaillant le métal.
Considérez-vous vos créations comme des oeuvres d’art ou des objets de décoration ?
Je les considère à la fois comme des œuvres d’art et comme des objets de design.
Lorsque je conçois un mobile, le processus de recherche est purement artistique : c’est d’abord une exploration plastique, un travail sur le mouvement, l’équilibre, la forme et la couleur. Mais le design est également très important pour moi : d’abord parce que mes mobiles sont souvent conçus pour être installés dans un intérieur, et qu’ils doivent interagir avec l’architecture et la décoration d’un lieu.
Ensuite parce qu’au delà du concept, c’est aussi le processus de fabrication qui m’intéresse : le travail sur la matière, les savoir-faire artisanaux, la résolution de problèmes pratiques et techniques prennent une grande place dans l’exécution de mon travail.
Quelle est la spécificité de vos mobiles ?
Chaque mobile est une pièce unique qui résulte d’un travail de balance et d’assemblage nouveau. Toutes mes pièces sont entièrement fabriquées en métal et travaillées à la main. Je les conçois comme des objets graphiques en mouvement et je porte une grande attention au passage des pales, qui interagissent et se frôlent mais ne se touchent jamais.
Un secret de fabrication ?
Dessiner et fabriquer chaque pale au fur et à mesure de la construction, c’est beaucoup plus long mais c’est ce qui fait l’harmonie du mobile.
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Quel est votre rapport à Calder ? Avez-vous une nouvelle approche du mobile ? Calder est le maître incontesté du mobile, il a défini l’idée même ce qu’est un mobile. Son influence sur mes premières pièces a donc été grande. Aujourd’hui mon travail a évolué vers quelque chose de plus personnel. J’utilise des formes différentes de celles de Calder, j’introduis des éléments moins organiques et plus géométriques, comme par exemple des polygones inspirés des panneaux des motels américains (mobile Motel) ou bien des formes plus vectorielles comme dans les stabiles Habotai et Oblik. |
Les couleurs que j’applique n’appartiennent pas non plus au vocabulaire moderniste. Et puis Calder est mort en 76, il s’est passé pas mal de choses depuis ! Aujourd’hui, je regarde plutôt le travail d’autres artistes contemporains, comme Xavier Veilhan ou Elias Crespin.
Je suis donc aller voir de ce côté là et d’autres.
Mobile Xavier Veilhan
Tetralineados Orange 2010 par Elias-Crespin
Mobile lamp par Natalie Dewez voir l’article sur yooko.fr
Comment pensez-vous évoluer dans le concept de mobile ?
Ce qui m’intéresse dans le mobile, c’est la question du rapport.
Un mobile est une construction qui met en évidence les rapports entre les masses, les formes et les couleurs. La recherche de la balance entre ces trois éléments est un terrain d’exploration illimité. Je me dirige de plus en plus vers des formes géométriques très pures (notamment le triangle, comme dans mon tout dernier mobile Scalène) dont le dessin crée des lignes verticales et horizontales très construites. Je travaille en ce moment également sur des pièces de grandes dimensions pour l’extérieur : un nouveau défi pour l’année à venir…
Où peut-on voir, acheter vos créations ?
Je travaille presque uniquement sur commande, mais on peut venir voir mes derniers mobiles et stabiles sur rendez-vous, chez moi dans le 18eme arrondissement.
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