
Avec la boule à facettes, la déco est plus folle ! Pour clore l’année sur une note joyeusement décalée, j’ai eu envie de m’attarder sur cet objet festif qui n’en finit plus de s’inviter dans nos intérieurs pour injecter une touche décalée et festive. C’est amusant, pas vraiment feng shui, et c’est précisément pour cela qu’on l’adore… ou que l’on s’en préserve. Ce qui est bien avec la boule à facettes est qu’elle se remise aussi vite qu’elle se range au fond du placard. Si son grand retour semble s’être opéré à la période post-Covid, l’envie de lui consacrer cet article est née bien avant. Alors, à travers des exemples inspirants, voyons comment cet objet culte transforme nos intérieurs… et nos humeurs.
Longtemps cantonnée aux pistes de danse, la boule disco s’est peu à peu glissée dans le décor domestique pour injecter une dose d’irrévérence, de lumière et de bonne humeur. Cela reste assez marginal, mais il n’empêche que sur le site de créateurs Etsy, les recherches pour « boule disco » ont explosé de 400 % en 2020, incitant de nombreux entrepreneurs à se spécialiser dans la création de pièces uniques.
Elle fascine et enchante notre âme d’enfant, tout en nourrissant un petit côté subversif des soirées disco.
Son principe est simple, réfléchir la lumière à travers ses multiples micromiroirs, tel un kaléidoscope. Dans les boîtes de nuit, elle est souvent associée à un mécanisme qui la fait pivoter sur un axe, avec des postes de lumière braqués dessus. Cela a rendu très scintillant, ce que je ne vous conseille pas dans votre salon. Les rayons de soleil suffisent pour rendre féerique votre pièce, quelques instants dans la journée, les jours de beau temps.
Autres inspirations
⌈ Elevator Boot in Disco Dust Glitter sur brothervellies.com ⌋

Disco ball bathroom at Doughnut Plant, Hotel Chelsea – Photo : Rolando Pujol



Design intérieur : Leanne Ford – Projet : Bell, Pittsburgh – Photo : Erin Kelly
D’où vient la boule à facettes ?
Vous pensiez que la boule à facettes datait de la période disco, et bien, vous avez tout faux, comme moi ! Cela remonte à bien plus longtemps que cela.
On trouve un premier prototype lors d’une fête dans le quartier de Charlestown en 1897, dont le jeu de lumière aurait illuminé tout Boston. C’est de cette première boule que l’homme d’affaires américain Louis Bernard Woeste s’inspirera pour déposer un premier brevet sous l’appellation de « Myriad Reflector ». Elle est alors composée de 1 200 miroirs et d’un diamètre de 68,5 cm. Ce projecteur hante alors les clubs de jazz des années 20/30 et les soirées de folle de l’entre-deux-guerres. Il apparaît dans plusieurs films, mais la boule à facettes deviendra vraiment populaire dans les années fastes des années 70, avec la culture disco.
D’ailleurs, on ne dit plus « boule à facettes », mais « boule disco ».
L’objet n’a jamais faibli dans son succès, à tel point que l’entreprise Omega National Products, dans le Kentucky, fabrique toujours 90 % des boules disco produites aux États-Unis depuis plus de quarante ans. Nous verrons cependant, qu’ils n’ont plus le monopole.
Elle est donc partout, et fait partie du paysage de la Pop culture. On ne compte plus les artistes qui l’utilisent et l’utilisent dans des concerts, des clips, des couvertures d’album. Le grand changement est qu’elle s’invite donc dans nos intérieurs comme élément décoratif.

Design intérieur : Crystal Sinclair Designs – L’appartement de Colleen et John Cook dans Upper East Side, New York – Photo : Nicole Franzen et stylisme : Katja Greeff via livingetc.com

L’appartement de l’artiste Sergueï Bondarev à Saint-Pétersbourg – Photo : Dmitry Tsyrenshchikov


L’édition limitée de Kelly Wearstler et Rotganzen, 2021
Pourquoi dit-on que la boule à facette fait son grand retour ?
C’est encore la faute au Covid. En 2022, Apple lançait son propre emoji lampe miroir, Beyoncé nous ramenait à la culture ballroom avec son album Renaissance, mais surtout le hashtag #discoball a généré des millions de vues sur les réseaux sociaux. Des influenceurs nous invitaient à réinventer la décoration intérieure grâce à une simple boule à facettes.
En réalité, tous ses couverts de micromiroirs. Plus seulement des boules, mais des cerises, des croissants, des murs, des champignons, des poufs, des pots de fleurs, se sont couverts de micromiroirs. En fait, il s’agit de mosaïque.
L’engouement pour le disco semble révélateur de notre époque.
Hasard ou air du temps, l’époque actuelle semble avoir des similitudes avec l’esprit des Années folles. Comme dans les années 1920, notre époque s’inscrit après une secousse mondiale, une période instable, et laisse place à un besoin de fête, de liberté et d’excès. La boule à facettes en est devenue l’un des emblèmes lumineux.

Intérieur design : Jane Hallworth – Projet : L’appartement de Sean Rad et Lizzie Grover Rad à Los Angeles – Photo : Sam Frost via architecturaldigest.com

Architecte intérieur : BWArchitecte – Projet : Intérieur à Greenwich Village – Photo : Ngoc Minh Ngo

L’appartement d’Emma Persson Lagerberg et son mari, Bengt Lagerberg à Malmö, Suède – Photo : Petra Bindel

Design intérieur : Float Studio – Projet : Les bureaux de Sakara Life à Manhattan, New York – Photo : Aaron Thompson via domino.com
Comment l’utiliser en décoration ?
En 2020, la grande prêtresse de la décoration californienne Kelly Wearstler s’associait avec le collectif artistique néerlandais Rotganzen, autour du thème du disco pour une collection capsule. Ce qu’il propose est absolument kitsch. Je vous laisse regarder leur compte. La boule à facette se ramollit, fond, devient élément de meuble, couvre des sculptures. Elle se dessine entre œuvre d’art et objet ludique.
Alors comment l’introduire chez vous ?
Certainement, avec parcimonie et humour.
Elle est un objet incongru dans un intérieur. Elle attirera le regard, autant que la lumière. Elle va donc partout, avec tout, dans des intérieurs anciens comme dans des espaces contemporains. Pour moi, il faut l’aborder comme une œuvre d’art décorative, ludique, magique.

Source inconnue

Un magnifique appartement du XVIe siècle à l’âme moderne

Le manoir de l’écrivaine Brooke Metcalfe dans l’Oxfordshire, Grande Bretagne – Photo : Ricardo Labougle et stylisme : Carolina Irving via architecturaldigest.com

La demeure de Maria Ousseimi à Beyrouth – Photo : Stephan Julliard

La maison d’Ashley Fletcher au Piémont, Italie – Photo : Francesco Dolfo via houseandgarden.co.uk

Maison d’un architecte des années 1950 à Los Angeles – Photo : Laure Joliet via architecturaldigest.com

Design intérieur : Craie Craie – Projet : Bressat, Rénovation d’un triplex à Villeurbanne
Ce qui est amusant avec la boule à facettes ou « disco ball » est qu’elle va avec tout et avec rien. Elle crée la surprise dans un décor et des éclats de lumières dans la journée, pour ceux qui aiment. Je me demande si je ne vais pas en adopter une dans mon entrée, histoire de lui donner un peu de fun. Cela ne coute pas très cher, et on en trouve partout. Il est intéressant de voir comment la facette s’échappe de la boule pour couvrir les murs, les bars…








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